#2- Voyager, c’est prendre le temps des rencontres
Prendre le temps des rencontres, c'est aussi savoir les provoquer, les saisir sans retenue. Le kayak est un merveilleux compagnon de voyage. Il favorise une immersion respectueuse des espaces traversés. Il est prétexte à des rencontres fortuites inestimables.
« Franka eskimo » : Marius et Diana portent un regard amusé sur ce petit français qui, chaque année, vient jouer à « l’eskimo ». De leur maison verte tout là-haut sur la falaise, ils suivent à la jumelle mes moindres faits et gestes.
Ils habitent un deux pièces de 30 m2 construit dans les années 50. Un sas d’entrée mène à la cuisine qui donne ensuite sur un séjour-salon-chambre. Marius peine à marcher et ne va plus guère à la pêche ou la chasse. Il n'a plus de chiens mais il a toutefois conservé ses traîneaux. Il passe de longues heures à scruter la mer. Sans doute rêve-t-il d'un futur qui ressemblerait au passé. Sur le mur du séjour en bonne place trône sa photo en kayak. En façade à l’extérieur sèchent des peaux de phoque. Demain matin Diana ira chercher l'eau avec ses jerrycans au robinet public. Toutes les habitations n'ont pas l'eau courante en été. En hiver, la vie se complique: il faut faire fondre la glace. Près de la fenêtre à sa table de couture, Diana assemble et brode des « kamiks » (bottes traditionnelles) blanches et perlées pour les femmes, noires pour les hommes.